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Un gros Glaçon, le Périto Moreno

  • Flo
  • 20 avr. 2016
  • 8 min de lecture

Un mois que vous l'attendiez (ou pas), voici un nouvel article ! Vous savez, lors d'un voyage façon backpakers (voyageurs en sac à dos), l'envie de prendre son PC peut vite nous quitter. Au début, quand tout est nouveau, lorsque vous avez quelques heures devant vous, vous décidez de vous mettre un peu de côté,de vous isoler et d'écrire votre voyage pour le partager. Après un certain temps, vous décidez de ne plus écrire mais vivre vraiment chaque instant présent... S'ennuyer peut être sympa, ne rien faire peut être sympa, et puis surtout, en hostel (auberge), partager des moments avec les autres voyageurs, c'est simplement la cerise sur le gâteau du voyage. Du coup, plutôt que de vous enfermer à écrire, vous profitez de chaque petit instant. Et puis, un autre souci, sachez que le téléchargement d'une photo prend parfois 5 minutes avec le wi-fi surpuissant des auberges... Alors une simple page peut prendre 3/4 heure... bref ! mes excuses ! je tenterai d'être un peu moins long tout de même entre la publication de chaque article.


Revenons-en à nos moutons ; ou plutôt notre mouton ! Notre mouton s'appelle le Perito Moreno ; c'est un sacré gros mouton ! ça fait 4 fois le mot mouton (5 maintenant !), je trouve que les répétitions, ça envoie du pâté. Nous voici arrivés à El Calafate, petite ville plutôt sympathique, l'avant dernière en Argentine pour nous (snif). Première chose à faire pour moi, le passage au ("chez le") coiffeur. Super idée quand on ne parle pas encore un mot d'espagnol et qu'on ne sait pas ce qu'on veut ! Bref, elle m'a raté.


Mon ami Ben a gardé contact avec François et Morgane, un petit couple bien sympathique (un peu trop motivé pour la randonnée alors mieux vaut les croiser en voiture). Nous les avions rencontrés auparavant à Torres Del Paine. Nous décidons de louer une voiture avec eux puisque nous sommes 5, Lily ayant décidé de retrouver un barbu rencontré à Ushuaia. Adel, Ben, François, Morgane et moi-même parés, c'est parti pour le glacier. Il fait beau, comme d'hab. Notre conducteur sera Ben car il a le permis international (il est gratuit mais j'ai zappé de le réclamer avant mon départ, bien évidemment !). Malheureusement pour moi, peu adepte à la vitesse et au danger, Ben veut conduire à la colombienne, c'est à dire, doubler en angle mort sans visibilité dans les virages. Par chance, Ben aura les chocottes de mes représailles, donc il conduira façon grand-père. Bien mieux !


Premier stop à 2/3 km du glacier que nous apercevons au loin. IMMENSE le truc ! C'est sûr maintenant, je suis témoin, le Périto Moreno, c'est pas un petit glaçon, non non (rien a changé, tout a continué...! ).

J'ai pris cette petite photo pour que vous puissiez vraiment réaliser... Les petits points noirs là, ce sont des gens ! Oui oui ! Un petit zoom pour que vous en ayez le cœur net !

Bon, nous continuons la route parce qu'apparemment, là, on ne voit rien, après c'est bien plus incroyable, il parait ! Une fois arrivés, le chemin qui s'ouvre à nous est une passerelle. Nous suivons celle-ci. Au final, tout le chemin est une passerelle comme sur la photo ci-dessous. D'ailleurs, je n'avais jamais vu une passerelle aussi longue... (ah ! je compte 3 fois le mot passerelle ! ça envoie encore du pâté !), Ils sont fous ces argentins !

Tout à coup, au bord de l'eau, j'aperçois un "petit caillou" étonnant et différent des autres. Un gros glaçon, parfait pour mon jus de fruit ! En tout cas, une chose est sûre, on s'approche !

Et puis, c'est le saint Graal ! Il est là, tout près, devant nos yeux, LE PERITO MORENO. C'est le deuxième glacier que je vois en 15 jours, mais là, c'est un cran au-dessus car ici, tout est mis en place pour que l'on soit vraiment juste à côté... On ne peut pas faire plus près (à moins de payer un bras pour marcher dessus...).

Nous y resterons plusieurs heures parce que nous somme épatés mais aussi parce qu’une chose étonnante peut se passer, et nous ne voulons pas rater ça. En effet, à tout moment, il y a comme un bruit fort qui gronde, comme un orage, comme un éclair ! En fait, ce sont des bouts du glacier (des gros bouts) qui se décrochent et tombent dans l'eau. C'est impressionnant. Par patience, nous avons eu la chance de voir deux très gros bouts se décrocher... INCROYABLE. Je vous laisse le voir par vous-même avec cette vidéo.

Nous apprendrons par la suite que 6 jours plus tard, un phénomène rare s'est produit. Ce phénomène a lieu une fois tous les 4 ans... Un peu deg de l'avoir raté de si peu, mais bon. Voici une petite explication de ce phénomène. Le glacier avance tous les jours, et pas qu'un peu... Lorsque qu'il touche la montagne d'en face, la pression de l'eau qui coule à cet endroit l'empêche de résister bien longtemps... et c'est là qu'un énorme bout du glacier va s'extraire et donc faire une grosse vague !

Voici une vidéo (pas de moi malheureusement) prise par un chanceux présent 6 jours après moi...

Nos yeux ont encore vécu une belle journée...

Une petite surprise m'attend. Mes 7 amis Israéliens rencontrés à Ushuaia arrivent à El Calafate et décident de venir dans mon hôtel ! Quel bonheur de les retrouver. Ce soir c'est vendredi donc c'est Shabat Shalom. Alors, perso, je ne suis pas religieux, ni défenseur, ni critiqueur. J'accepte et je suis ouvert à découvrir toute culture. Du coup, ils m'ont invité au repas avec eux. Un repas qu'ils ont cuisiné des heures et avec amour ! Incroyablement bon. Pour la première fois, j'ai aimé les aubergines ! Désolé maman de n'avoir jamais aimé les tiennes, tu les remplis d'huile, tu les fais frire, et là, je devrais aimer !


Le lendemain, Ben et Adel partent direction El Chalten à 250 kms. Lily reste avec son barbu, et moi, je décide de rester la journée pour passer une nouvelle soirée avec les israéliens. Aucun regret, encore une soirée mémorable... Cuisine, rires, et puis sortie dans un bar dans une ambiance plus que joyeuse. Ils sont fêtards, et c'est vrai que ça me manquait un peu... Le lendemain, je tente pour la première fois le voyage en stop pour rejoindre Ben et Adel à El Chalten. C'est parti ! Je me prépare un petit carton avec le nom de ma ville d'arrivée et je décolle avec tous mes sacs. Je me dirige vers la sortie de la ville pour trouver une voiture. Problème, nous sommes 6 dispersés autour d'un rond-point... Plus il y a de monde, plus ça sera long... J'attends 3 heures, aucune voiture ne souhaite s'arrêter. Je regrette et me dis "PLUS JAMAIS" ! Et puis je décide d'aller un peu plus loin après un poste de police d'entrée de ville, et là... 3 minutes d'attente, BIM, un pickup me prend ! Halejuyah ! Il me pose une 30aine de km plus loin où je me retrouve, au milieu de RIEN, 4 auto-stoppeurs.

Là, je me dis vraiment que c'est mort de chez mort pour moi donc je marche 5 minutes plus loin et puis on verra bien... Nous sommes seuls au monde, une voiture toutes les 10 minutes (qui ne s'arrête pas...). Et hop, coup de chance, une voiture s'arrête après mes grands signes. La dame me dit "j'ai proposé aux 4 autres auto-stoppeurs mais ils ont refusé car je m'arrête à mon ranch au milieu du chemin à 120 kms de l'arrivée". Et bien moi, j'accepte avec joie ! Ceci va me faire avancer, et puis il parait que toutes les voitures s'y arrêtent car c'est le SEUL point d'arrêt entre les deux villes. Parfait, ça me permettra de demander, oralement, aux voitures plutôt que de tendre mon doigt (le pouce, je vous rassure ! ). Par chance, la nana me présente son mari le chef du ranch, me donne internet, m'offre un sandwich et à boire... Tellement gentils.

Après avoir mangé mon sandwich, je me lance pour demander à des personnes qui se sont arrêtées, un repos de 5 minutes. Et avec ma chance, les premiers à qui je demande, acceptent et passent dix minutes à enlever toutes leurs affaires qui étaient sur les sièges arrières, juste pour moi ! Un petit couple adorable avec qui je vais bien discuter et rigoler... Ce sont des Argentins de Buenos Aires. Ils écoutent un match de foot à la radio, le derby. L'un est pour une équipe, l'autre, pour l'autre... c'est bien drôle, ils crient, se disputent en rigolant, etc... Tout ça, on ne peut le vivre qu'en stop... La dame me propose de goûter du Mathé, un genre de thé que tous les argentins boivent. Elle me dit "despacio, despacio, despacio", et bien évidemment je ne comprends rien. Je bois ça vite comme si c'était de l'eau, et me brûle toute la bouche et la langue. Elle me dit "mais je t'ai dit despacio !!!!", c'est ainsi que j'ai appris ce mot qui signifie "doucement" ! Enfin bref, le stop, c'est une expérience fantastique, ça t'apprend la langue, te fait rencontrer des personnes locales qui vont t'apprendre des choses que tu n'aurais pas apprises ailleurs, etc... A faire et à refaire !

Le temps est encore magnifique. Au final, je retrouve encore et encore mes israéliens qui sont arrivés 2 heures avant en prenant un bus.

Ici, je ne vais rester qu'une nuit et une journée pour monter à la montagne et la lagune de Chalten. Le lendemain, je me motive donc pour faire la marche tout seul car Ben et Adel l'ont faite hier sous un temps merveilleux... La marche est plutôt sympa, je mets mes écouteurs et prends plutôt plaisir pour une fois. Je prends un rythme de montagnard, je suis vraiment en forme et marche très vite. En tout, j'ai mis deux heures de moins que prévu.

Le problème (gros problème) est que le temps se couvre. Arrivé en haut, je n'aperçois que la lagune et le paysage derrière. Les célèbres montagnes derrière la lagune sont introuvables car elles sont cachées par des nuages qui ne veulent pas partir... Déception totale pour moi sachant que c'était apparemment encore plus beau que Torres del Paine...

Juste avant de descendre, une tempête se lève ce qui m'oblige à me cacher derrière une grosse pierre 30 minutes avec deux mexicains (avec un sombrero sur le nez) bien sympathiques. On ne pouvait plus descendre car le vent était trop fort, c'était plutôt dangereux... Une mini récompense, un arc en ciel magnifique de l'autre côté.

Bon, pas de suspens, je suis bien en vie, j'ai pu regagner mon auberge. Il me reste une petite heure pour prendre ma douche et sécher un peu mes habits tous puants et mouillés. Je dois retrouver Ben, Adel et Lily au terminal de bus pour continuer le voyage ensemble. Nous sommes très heureux de nous retrouver, ça fait du bien, 3 petits jours loin des uns des autres car nous sommes habituellement 24h/24, ensemble. Ben nous présente Gégé et Lolo, deux petits vieux (oui, plus de 50 ans, c'est vieux quand même hein!). On se présente rapidement en pensant les côtoyer juste le temps du trajet de bus. Et bien NON, à ma grande surprise, vous les retrouverez dans les 50 prochains épisodes sûrement. Je vous donne rendez-vous pour un prochain épisode au Chili que nous ne quitterons pas pendant très très longtemps. Un petit village appelé Puerto Rio Tranquilo avec une particularité, une chose nouvelle que je n'avais jamais vu.


Je laisse le suspens cette fois, mais sachez-le, c'est FOU, magnifique, incroyable (j'en fait un peu trop ! ).


 
 
 

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